
Le Nigeria hausse le ton. Face à la menace de l’administration Trump d’élargir les restrictions de voyage à 36 nouveaux pays, dont une majorité en Afrique de l’Ouest, Abuja met en garde contre des conséquences économiques majeures, notamment dans le secteur stratégique des métaux rares.
Le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, a averti que ces restrictions pourraient compromettre plusieurs accords en cours de négociation entre les États-Unis et des pays ouest africains sur les métaux critiques et l’énergie. Il a rappelé que le Nigeria, riche en terres rares comme le lithium ou le samarium, joue un rôle clé dans les chaînes d’approvisionnement mondiales liées à la défense, aux véhicules électriques et à l’électronique.
Avec une production de 13 000 tonnes métriques en 2024 en hausse de 80 % par rapport à 2023 le Nigeria s’est hissé à la cinquième place mondiale et devient le premier producteur de métaux rares du continent. Des atouts que le pays pourrait réorienter vers d’autres partenaires stratégiques si les mesures américaines venaient à se durcir.
Une note interne de l’administration américaine, récemment dévoilée, évoque une possible interdiction d’entrée sur le territoire pour de nombreux ressortissants ouest africains, en invoquant des exigences sécuritaires renforcées. Déjà, une vingtaine de pays sont soumis à des restrictions similaires, principalement en Afrique et au Moyen-Orient.
Le Nigeria, fort de ses ressources stratégiques, rappelle que la coopération devrait primer sur l’exclusion.
Isadora Hans