
Le recentrage de l’Indian Oil Corporation (IOC) sur le pétrole brut d’Afrique de l’Ouest et du Moyen-Orient marque une évolution stratégique majeure dans le paysage énergétique mondial. En délaissant les barils américains au profit de cargaisons nigérianes et émiraties, l’Inde affirme une volonté de diversification dictée par des impératifs géopolitiques et économiques.
Ce choix reflète une adaptation aux tensions internationales, notamment la pression américaine pour réduire les flux énergétiques russes. En réponse, l’Inde ajuste ses sources d’approvisionnement, tout en assurant sa sécurité énergétique. Le brut nigérian Agbami et Usan ainsi que le Das d’Abou Dhabi, s’inscrivent dans cette logique de flexibilité et de pragmatisme.
Pour les pays africains producteurs de pétrole, cette réorientation est une aubaine. Le Nigeria et l’Angola, confrontés à une rude concurrence sur les marchés mondiaux, voient dans la demande indienne une chance de stabiliser leurs revenus d’exportation. L’arrivée prévue de plusieurs millions de barils nigérians en Inde entre septembre et novembre 2025 confirme cette dynamique.
Ce partenariat énergétique, s’il se consolide, pourrait renforcer les liens économiques entre l’Inde et l’Afrique, tout en offrant aux producteurs africains une alternative durable aux marchés traditionnels. Dans un monde en mutation, cette coopération Sud-Sud illustre une nouvelle géographie du commerce pétrolier, plus équilibrée et potentiellement plus résiliente.
Adjo Massan