
Près de 80 ans après le massacre de Thiaroye, les descendants des soldats africains exécutés en 1944 par l’armée coloniale française réclament justice. Le mouvement « Thiaroye 44 » a déposé une plainte officielle auprès de l’Assemblée nationale sénégalaise, exigeant des réparations mémorielles et financières pour les familles des victimes. Cette initiative s’inscrit dans un contexte continental marqué par la montée des revendications liées aux crimes coloniaux, alors que l’Union africaine a proclamé 2025 « Année de la réparation ».
Le massacre de Thiaroye, survenu en novembre 1944, visait des soldats sénégalais revenus de la seconde guerre mondiale, tués pour avoir réclamé leurs soldes. Si la version officielle française évoque 35 morts, les historiens africains avancent jusqu’à 350 victimes. Ce drame, longtemps occulté, revient aujourd’hui au cœur du débat public.
Une table ronde tenue à Dakar le 26 juillet 2025 a réuni historiens, militants panafricains et organisations comme le GASSI, pour exiger justice et souveraineté économique. Souleymane Diallo, figure du mouvement, appelle l’État sénégalais à interpeller la France. En parallèle, des fouilles archéologiques ont été lancées à Thiaroye pour retrouver des fosses communes et établir la vérité historique.
Ce combat dépasse les frontières du Sénégal. Il incarne une quête de dignité pour tout un continent, déterminé à faire reconnaître les crimes du passé et à construire une souveraineté fondée sur la mémoire et la justice.