
Le panafricaniste ivoiro-burkinabè Harouna Douamba a décidé de porter l’affaire des sanctions de l’Union européenne à son encontre sur le terrain du droit européen (UE), en déposant une plainte formelle devant le Tribunal de l’UE. En saisissant Bruxelles, Monsieur Harouna Douamba ne se contente pas de contester une décision qui l’affecte personnellement, il attaque ce qu’il considère comme une dérive de l’Union européenne en matière de sanctions.
Il faut rappeler que la plainte du citoyen africain engagé, fait suite à son inscription sur la liste des personnes sanctionnées par l’UE le 16 décembre 2024. Ces sanctions qu’il qualifie de calomnieuses, portent atteinte non seulement à sa réputation mais aussi, met en cause le fond et surtout la méthode. « Aucune procédure contradictoire, ni possibilité de défense ne m’ait été accordée au préalable », renseigne le communiqué publié à cet effet.
Derrière ces sanctions tombées du ciel, sur la base de soupçons flous, le panafricaniste y voit une atteinte aux principes même de justice et de respect des droits fondamentaux. Il conteste ainsi cette politique étrangère européenne à géométrie variable marquée selon lui par, une stigmatisation des voix africaines indépendantes.
Ce qui l’amène à s’interroger non sans provocation : « Pourquoi toute personne en désaccord avec la politique française en Afrique est-elle immédiatement qualifiée d’alliée de Moscou ? ». Pour lui, il est clair que l’Union européenne fait un amalgame entre contestation panafricaine et hostilité géopolitique.
Avec ce recours, Douamba déplace le débat à l’arène juridique, dans l’un des plus hauts tribunaux européens. Il oblige l’Union à justifier sa décision. Car derrière les sanctions, souvent peu transparentes, se cachent des enjeux de légitimité démocratique. Si ses droits ont été bafoués (absence de notification préalable, absence d’accès au dossier, impossibilité de se défendre) alors, la procédure même pourrait être invalidée.
Ablato Malm