
L’armée nigériane intensifie ses frappes aériennes contre les milices armées et les gangs criminels qui sévissent dans les régions du nord et du centre du pays. Ces opérations, menées dans un contexte d’insécurité généralisée, ont parfois causé des pertes civiles, que les autorités militaires reconnaissent et promettent d’investiguer.
Le Chef d’état-major de la Défense, le Général Christopher Musa, a défendu mercredi à Abuja la conduite de l’armée, affirmant que les forces font tout leur possible pour éviter les pertes humaines, quitte à interrompre des offensives en cours.
Il a également dénoncé les critiques jugées excessives à l’égard de l’armée nigériane, accusée par des groupes de défense des droits humains d’usage disproportionné de la force dans sa lutte contre les insurgés islamistes et les bandes armées. Selon lui, les forces étatiques sont soumises à des contraintes juridiques internationales qui ne s’appliquent pas aux groupes armés non étatiques, lesquels « tuent à volonté ».
Le général Musa a appelé à une révision des lois internationales encadrant les conflits, estimant qu’elles désavantagent les États confrontés à des ennemis informels opérant au sein des populations civiles. Il a cité les formations continues en droits de l’homme et en droit international humanitaire, dispensées aux militaires nigérians localement et à l’étranger, comme preuve de l’engagement de l’armée à respecter les normes internationales.
Malgré ces efforts, des frustrations persistent au sein des forces armées, où beaucoup estiment être jugés selon des standards plus stricts que ceux appliqués aux armées de pays plus développés. Les autorités militaires appellent à une reconnaissance des réalités du terrain et des défis spécifiques liés à la lutte contre des groupes armés insaisissables, souvent intégrés aux communautés locales.