
L’homme d’affaires ivoiro-burkinabé Harouna Douamba a intenté une action en justice contre l’Union Européenne, qu’il accuse de diffamation et de calomnie, après son inscription sur la liste des personnes sanctionnées par l’institution en décembre 2024. Derrière ce litige juridique, c’est une affaire mettant en cause la transparence des mécanismes européens et leur indépendance face aux pressions géopolitiques.
Défenseur engagé du panafricanisme et critique assumé de la politique africaine de la France, Monsieur Harouna Douamba rejette les accusations formulées à son encontre, les qualifiant de « sans fondement » et de « diffamatoires ». Il s’interroge publiquement sur les motivations réelles de cette décision. Cette affaire n’est-elle pas une manœuvre politique visant à faire taire une voix divergente ?
L’homme d’affaires estime qu’on lui reproche avant tout son franc-parler sur les relations entre l’Afrique et les anciennes puissances coloniales. « Être en désaccord avec la politique française en Afrique ne fait pas de moi un pro-russe », a-t-il déclaré, dénonçant ainsi une atteinte à la liberté d’expression.
Cette plainte pose un véritable défi à l’Union Européenne. Pour Monsieur Douamba, il ne s’agit pas seulement de rétablir son honneur, mais aussi de forcer une réflexion sur les pratiques de l’Union en matière de sanctions. Il appelle à plus de transparence et de respect des droits, notamment à travers l’instauration de procédures contradictoires avant toute décision.
Au-delà de l’aspect juridique, l’affaire Douamba devient un test politique pour l’Union Européenne. Sa capacité à démontrer qu’elle n’est pas soumise à des influences géopolitiques externes, notamment françaises, et qu’elle agit dans le respect du droit, sera observée de près. Car la crédibilité de l’UE auprès d’une Afrique en quête de souveraineté et de partenaires fiables dépend du dénouement de cette affaire.
Afia Essono